«La santé est déterminée par des facteurs socio-économiques, environnementaux, culturels, éducatifs et comportementaux». De plus, une corrélation systématique s’observe entre le niveau de santé et le gradient social. Voici sans doute l’évolution la plus significative de «ce qui fait santé» en ce début de XXIe siècle. Ainsi le fossé des inégalités sociales de santé se creuse, la crise économique et financière actuelle accroît la précarisation d’une plus large frange de la population et aggrave cette injustice (Détermine, Rapport Final, OMS, 2010).
En Belgique aussi, les écarts se creusent chaque année. Nous partageons les conclusions de la commission des déterminants sociaux de l’OMS en 2008 déjà: «L’injustice sociale tue. La répartition inégale des facteurs qui nuisent à la santé n’est en aucun cas un phénomène naturel. Elle résulte de l’effet conjugué de programmes sociaux insuffisants, de pratiques économiques injustes et de stratégies politiques mal pensées.»
Ces réalités impliquent une mobilisation –citoyenne et politique –en faveur d’actions innovantes et durables. L’analyse d’actions exemplaires montrent la nécessité d’une participation de tous les groupes de population y compris ceux qui sont le plus affectés, et de tous les secteurs de la vie sociale, bien au-delà de celui de la santé.
Au niveau local, un nombre croissant d’acteurs du terrain, habitants –usagers –citoyens –élus et organisations sociales, s’engagent dès à présent dans des processus d’action pour la transformation et le changement social. Ils s’investissent dans de nouvelles pratiques, des démarches communautaires, sous des formes coopératives, participatives, dépassant les clivages et les barrières qui, habituellement, cloisonnent leur champ d’action. Elles se développent dans divers milieux de vie (l’école, l’entreprise, le quartier, l’activité sportive…) et mobilisent différents secteurs (social, logement, environnement, mobilité, éducation, culture…).
Dans cet engagement, se développe «l’empowerment, ou pouvoir de dire et d’agir» tant au niveau individuel (agir sur soi-même et ses proches), que collectif (mobiliser des ressources et décider des actions) et politique (plaider pour des choix et des décisions).
Nous en retenons autant de capacités au service de la justice sociale et de la solidarité dans une perspective de mieux-être pour tous et dans une vision et une construction positive d’une qualité de vie qui produit de la santé.
C’est dans cet esprit de valorisation des possibles et de construction de réponses renouvelées aux inégalités que la Plate-forme d’Action Santé & Solidarité souhaite ouvrir un chantier visant à construire ensemble, transversalement, les conditions justes et équitables de la santé pour tous.
Cet itinéraire se propose de se poser tous les 2 ans dans le cadre d’une biennale nationale pour la santé et le mieux-être et donc, pour la première fois en 2017.
Notre appel à participation et co-construction s’adresse à tous les acteurs, à tous les secteurs qui influencent le mieux-être et les inégalités en matière de santé.