Cette représentation graphique est le fruit d’une réflexion menée par des citoyens et des professionnels belges en décembre 2017. Elle a porté sur la nécessité de poursuivre des actions collectives, participatives et locales pour améliorer la santé de toutes et tous.
Lors des ateliers organisés, les participants ont été amenés à identifier les freins et les leviers au développement de ces actions. Ceux-ci ont ensuite été organisés pour obtenir une représentation graphique (mindmap) des réflexions collectives menées en petits groupes. Le résultat final peut être consulté ici.
Pour permettre la diffusion et la valorisation de ce travail, nous avons digitalisé la mindmap. Pour des raisons techniques et visuelles, cette digitalisation diffère légèrement de la mindmap originale. Nous avons réalisé une classification des freins et des leviers identifiés par les participants en fonction du fil rouge de la mindmap d’origine. La représentation graphique ci-dessous reprend uniquement ce fil rouge. Mais en passant votre souris sur les éléments du dessin, des bulles apparaîtront. Celles-ci mettent en avant quelques freins et leviers identifiés par les participants. En cliquant dessus, vous obtiendrez davantage d’informations sur la signification des bulles.
Dans les leviers, on peut citer : stimuler la confiance en soi et en l’autre, favoriser l’accès à l’information, la résilience comme moteur, la personne parle et comprend la langue et que la personne ait le désir, la volonté de participer.
Dans les freins, on retrouve : les préjugés que la personne peut avoir et qui sont liés à ses représentations, l’exclusion et l’isolement, certains besoins ne sont pas considérés comme prioritaire car d’autres besoins priment, le manque de sensibilisation du grand public à l’importance et l’intérêt des actions locales et participatives et enfin, un manque de temps et de disponibilité, qui touche particulièrement les femmes.
Dans les leviers, on peut citer : la conviction, la motivation, l’engagement, l’investissement, la capacitation des citoyens, le fait de développer les compétences psychosociales des individus, l’envie (voire le besoin) d’appartenance et une motivation endogène, c’est-à-dire qui part de la source et sans obligation de participer.
De nombreux professionnels étaient présents à la biennale et ont participé à la co-construction de la mindmap. Un frein relève justement de la posture du professionnel. Selon les participants, le professionnel doit accepter que les publics ne veulent pas forcément passer du « je » au « nous » et accepter que le collectif/communautaire ne marche pas toujours.
Les leviers identifiés sont : développer des espaces collectifs, avoir le sentiment de faire partie d’un groupe, se sentir impliquer, le fait que chacun soit un « artisan » de la participation, développer la force communautaire du groupe et le fait qu’il y ait une mixité au sein du groupe, par exemple au niveau de la culture, de l’âge, du sexe ou de la langue des personnes.
Le principal frein relevé par les participants est lié aux conflits d’intérêts entre les intérêts communs et les intérêts individuels.
Les leviers identifiés par les participants sont : avoir des ressources locales à proximité, des financements stables et durables, une certaine ténacité et flexibilité, avoir des contacts, des partenaires, chercher une situation gagnant-gagnant entre l’autorité soutenant l’initiative et les citoyens, développer la confiance au sein du groupe et prévoir des rencontres entre experts et citoyens.
Les freins suivants ont été relevés : engager les populations qui sont par ailleurs souvent sollicitées, la difficulté d’inclure certains publics dans ce genre de démarche (personnes handicapées, migrants, etc.), les contraintes financières et de financement, la difficulté de dialogue constructif quand chacun reste sur sa montagne, les conflits d’intérêts entre intérêts communs et intérêts propres à chacun, le manque de temps pour s’exprimer, s’organiser, s’écouter, s’autonomiser.
Les leviers qui ont été relevés sont : le soutien des partenaires quand ceux-ci sont restés fidèles, un ancrage dans le temps, la créativité et l’originalité des projets, avoir un cadre qui favorise le respect et la valorisation des savoirs et pouvoirs de l’autre, l’engagement du groupe, le fait de prendre le temps d‘établir un diagnostic de quartier.
Les freins renvoient vers des éléments temporels : le processus peut être lent avec un risque d’essoufflement et de découragement, même si l’inscription dans la durée est importante.
Les leviers relevés sont : reconnaitre les actions et les rendre visibles, valoriser les pratiques et leurs effets, s’engager durablement pour produire des impacts durables.
Le principal frein étant parfois d’atteindre le public visé par l’action.
Les leviers suivants ont été identifiés par les participants : dépolitiser la santé, ne plus travailler en silo et adopter une vision globale de la santé, faire de la vraie participation bottom-up à la place d’une fausse participation, et penser la santé dans toutes les politiques.
Les freins sont par contre assez nombreux : les inégalités d’accès et de pouvoir d’interpellation, l’inadéquation entre le court-termisme des politiques et l’impact à long terme des actions de terrain, la dépendance aux mandats politiques, le manque de courage politique pour défendre l’intérêt public, la recherche de rentabilité par les pouvoirs publics, la recherche constante de financements par ailleurs précaires et conditionnés par une technicité des dossiers de plus en plus consommateurs de temps et illisibles, la complexité politique et institutionnelle, les logiques institutionnelles en tension avec les besoins des personnes, le manque de légitimité citoyenne reconnue face au pouvoir.
Dans les leviers, on peut citer : la sécurité sociale et ce qu’elle peut apporter, l’éducation à la pensée critique et à la mise en action, le fait de développer l’éducation populaire à tous les niveaux, la désobéissance civile et l’action dans le cadre car on peut combiner les deux.
Les freins énoncés sont les suivants : le maintien des rapports de domination, l’ultralibéralisme, le curatif qui prime encore sur le préventif, le problème du logement, le pouvoir de l’argent sur les questions de santé accompagné d’une aliénation des citoyens.
La participation est un processus selon lequel les personnes sont en mesure d'être impliquées de manière active et véritable dans la définition de points les concernant, dans la prise de décisions sur des facteurs affectant leur vie, dans la formulation et la mise en œuvre de politiques, dans la planification, le développement et la prestation de services ainsi que dans le processus d'action visant à un changement (in : Participation de la population à la santé locale et au développement durable (
http://www.s2d-ccvs.fr/datas/doc_pdf/Participation%20.pdf)